Le Bénin, Afrique Généreuse

L’arrivée d’une  micro-conserverie, don du fonds de dotation Entr’aide d’Armorique,  sur le site de Parakou va permettre de répondre à une demande forte de nos partenaires au Bénin de conservation et de transformation des denrées alimentaires périssables, tels les ananas et les mangues.

micro-conserverie
micro-conserverie

Le contexte :

- la difficulté d’assurer  la soudure,  c’est-à-dire la période précédant les premières récoltes et où le grain de la récolte précédente peut venir à manquer.  Malgré toutes les actions en faveur de la production agricole vivrière, la soudure alimentaire persiste même si sa durée a été réduite de moitié entre 1990 et 2012 où  elle est passée de 8 à 4 mois. Cette soudure alimentaire, de plusieurs semaines et qui est consécutive à la rupture des stocks vivriers, concerne tous les foyers.

- l’insalubrité dans la préparation des aliments à domicile (durée d’exposition ambiante du poulet entre l’abattage et la préparation), sans avoir, pour la majorité des cas, la possibilité d’utiliser une chaîne de froid
- l’insalubrité de l’environnement de vente des aliments. Le mode de service laisse à désirer : mains presque toujours sales, service souvent sans aucune forme d’emballage ou types d’emballages inappropriés.
- la nécessité de  consommer  rapidement les produits périssables qui entraine d’ailleurs la perte d’aliments lors des récoltes surproduction/consommation.
- l’analphabétisme d’une   partie   de  la population qui ignore les règles élémentaires d’hygiène et qui parfois ne peut lire   la  date  de  péremption   des produits manufacturés, entrainant une exposition à des risques d’intoxication multiple.

Deux  facteurs  importants  sont à prendre en compte dans l’adoption d’une politique de diversification alimentaire : l’acceptabilité des produits avec le changement d’habitudes et le prix de la prestation.

Un  système convenable de stockage de la production est donc nécessaire, ainsi qu’un système efficace  de transformation, de conservation et de distribution des denrées alimentaires, si l’on veut que la distribution des disponibilités soit équitable et suffisante au niveau des communes et des ménages des zones rurales en particulier.

Ceci nous a amené à échanger avec de nombreuses personnes qui nous ont conseillés, la mise en place d’une micro-conserverie.

Micro-conserverie
Micro-conserverie
micro-conserverie
micro-conserverie

L’historique :

Ayant exercé la profession de fabricant de conserves en Bretagne pendant plus de 50 ans, Jean-Jacques HENAFF s’est intéressé à la question et s’est rendu au Bénin au mois de mars 2009 afin d’étudier une solution adaptée aux conditions locales. Il a alors imaginé une micro-conserverie dont le matériel technique serait logé dans un conteneur maritime de manière à éviter des installations compliquées à réaliser au Bénin.

Mais  l’idée  de  ce  projet de  micro-conserverie  n’aurait  pu  se  réaliser sans les longues relations d’amitié entre Claude DREANO et Jean Jacques HENAFF. Claude DREANO, ingénieur de formation, qui a été pendant de longues années un créateur de matériel innovant pour l’industrie alimentaire, fut aussitôt emballé par le projet et cela donna lieu à la création du Fonds de Dotation Entr'aide d'Armorique (FDEA).

La micro conserverie se présente sous la forme d’un container normalisé et adapté au processus de production et pourvu de matériels neufs, l’ensemble de cet équipement représentant un investissement entièrement financé par FDEA et mis à disposition de France Bénin Vendée.

Jean Jacques HENAFF et  Claude DREANO ont travaillé à construire un équipement très fiable sur le plan technique en respectant les règles exigeantes qui s’imposent à l’industrie alimentaire et en tenant compte des conditions difficiles de fonctionnement locales.

La micro-conserverie  consiste en un petit bâtiment très léger, assemblable à destination,  dans  lequel  vient  s’insérer le conteneur technique. Le principe de « la marche en avant » est respecté ainsi que les conditions d’hygiène tout au long du process.

Installation micro-conserverie
Installation micro-conserverie

Le procédé :

Il  s’agit  donc  d’une  véritable  conserverie  appliquant  le  principe de l’appertisation, c’est-à-dire  de  la conservation  par  stérilisation des produits dans un autoclave chauffé au  gaz butane.

Toutefois,  il n’est  pas question   d’utiliser soit   des    boites  de conserve métalliques  soit des  récipients  en  verre  qui  ne  sont  pas  disponibles facilement sur place. Des sachets stérilisables,    faciles  à  stocker  dans de bonnes conditions avant remplissage, et qui  peuvent  convenir  à  des  produits de formes très diverses sont utilisés. Il  n’est pas non plus question  de  fabriquer des  produits tels que nous en avons en France :

il  s’agit  d’abord de permettre à des petits  agriculteurs et  des  consommateurs  béninois   de   conserver  soit  des  poulets  entiers par exemple, soit des fruits (mangues, ananas). 

Micro-conserverie
Micro-conserverie

Les étapes du projet :

La création de la coopérative est en marche  avec l'aide de la DDAEP de Parakou (Direction Départementale de l’Agriculture et de la Pêche). Le conteneur est posé sur son socle.

Place à la construction des bâtiments autour du conteneur permettant le respect de la marche en avant dès janvier 2021.



Puis la formation des femmes de la coopérative à la mise en route matérielle et à la conservation des aliments avec l’aide des mécaniciens auto de la base.

micro conserverie
micro conserverie

Ensuite la phase test avec l’accompagnement de la DDAEP de Parakou.

La demande d’agrément auprès d’un laboratoire est en cours auprès des autorités béninoises. Et enfin la vente du procédé à la population.

Cette micro-conserverie est un réel motif d’espoir pour permettre de :

Conserver les fruits et récoltes précédemment sacrifiés. Raccourcir la période de soudure. Permettre aux femmes utilisatrices d’avoir de nouveaux revenus participant à leur autonomisation.

De ce  fait, ce  procédé  innovant  et  novateur  est  appelé à être dupliqué dans d’autres régions du Bénin, avec le soutien de FDEA.